J'ai choisi le surf pour mon premier article sur le blog parce que je suis en manque. Avec la saison des pluies la mer s'est transformée en véritable bouillon, la houle est trop grosse sur les spots habituels qui sont impraticables. Les seules vaguelettes prenables sont celle de la plage de la Pointe Venus, habituellement si calme. Enfin bref, c'est la loose totale.
Mais reprenons au début, pourquoi je suis devenu si mordu de surf.
Avant de commencer, j'ai toujours considéré ce sport comme une activité réservée aux blondinets post pubères bardés de vêtement de marques dont le seul but est d'impressionner des groupies en bikini Roxy. Ma seule référence c'était les tirades fumeuses de Patrick Swaiz sur la vague parfaite du célèbre Point Break…
En fait j'm a gouru sur toute la ligne (sauf sur les blondinets). Tout d'abord, quand tu essaies pour la première fois tu réalise que t'es parti pour boire pas mal de litre de flotte avant de te lever sur ta planche. Ensuite, après quelques longues semaines de galère, c'est la révélation, il te suffit de prendre une seule vague pour comprendre ce qui rend aussi addict tous ces blondinet que tu raillais auparavant. La sensation de glisse est unique, bien différente de celle que procure un snowboard. Tu chevauche un être vivant, une vague qui a sa propre pulsion, son rythme et qu'il faut savoir dompter, tu te prendrais presque pour un fremen sur son ver géant (spécial dédicace à Remy, Kakou et Bob).
Là, t'es foutu, c'est pire que WoW, tu passes ton temps à regarder la mer, l'orientation de la houle pour savoir sur quel spot tu va filer. Tu te lèves à 5 heure du matin, pour faire 40 borne et surfer avant d'aller au boulot, même parfois tu t'engueules avec ta copine qui aimerait te voir un peu plus (à juste titre ;o))
En dehors de l'aspect purement jouissif de la glisse, ce sport fait résonner des sentiments tres positifs, une sensation d'harmonie avec la nature, d'humilité face à la puissance du Pacifique qui peut te surprendre à tout moment, un défit permanent avec soi-même avant d'affronter des vagues parfois un peu grosse pour toi (surtout pour un trouillard comme moi).
Et puis, il y a les moments de grâce; tu attends une vague, à Tahiti, en regardant un coucher de soleil à faire jaunir une carte postale, un orage éclate, faisant naître un arc-en-ciel unissant mer et montagne, et là tous les surfeurs s'assoient sur leur planche l'air hilare devant tant de beauté (ca y est Charlie le poète est en moi). Le pied.
Enfin, le surf à Tahiti, c'est populaire, c'est en Polynesie qu'il est né. Tous le monde surfe : des petits minots sur leurs boogy aux quinquagénaires sur leurs longboard, filles ou garçons, en famille, sans oublier bien sur les blondinets (il faut bien avouer qu'ils sont quand même forts les salauds). Et l'ambiance dans l'eau est formidable, tout le monde se sourit, se surveille (pas de David Hazeloff à Tahiti), se conseille, à la polynésienne quoi.
Pour conclure, si vous avez l'occasion, et ce malgré un investissement initial important, je vous conseille vivement ce sport unique dont je suis dingue. Maintenant, je vous laisse méditer devant ces photos.
Spots de Tahiti :
Grosses vagues :